mercredi 22 février 2017

"Mes vrais enfants" de Jo Walton

Je n'ai pas particulièrement accroché à Morwenna (mais débuté en anglais, alors je me promet régulièrement de lui laissé une nouvelle chance !), mais ce livre semblait faire l'unanimité dans ma blogosphère, alors je me suis laissée tentée.

Résumé

Née en 1926, Patricia Cowan finit ses jours dans une maison de retraite. Très âgée, très confuse, elle se souvient de ses deux vies. Dans l’une de ces existences, elle a épousé Mark, avec qui elle avait partagé une liaison épistolaire et platonique, un homme qui n’a pas tardé à montrer son véritable visage. Dans son autre vie, elle a enchaîné les succès professionnels, a rencontré Béatrice et a vécu heureuse avec cette dernière pendant plusieurs décennies. Dans chacune de ces vies, elle a eu des enfants. Elle les aime tous… Mais lesquels sont ses vrais enfants : ceux de l’âge nucléaire ou ceux de l’âge du progrès? Car Patricia ne se souvient pas seulement de ses vies distinctes, elle se souvient de deux mondes où l’Histoire a bifurqué en même temps que son histoire personnelle.


Mon avis

J'ai clairement adoré ce livre !
J'ai un peu ramé sur les premiers chapitres mais une fois la fourche enclenchée, j'ai adoré suivre Les deux trames permettant de se poser la question des conséquences de nos choix.

La vie initiale de Patricia est assez classique voir simple. J'ai apprécié suivre ces 2 vies parallèles, tout en respectant le personnage finalement fort de Patricia quelque soit son choix.

Après un passage à vide Trish remonte la pente, se fait entendre et avance au fur et à mesure. Pat démarre peut être plus simplement, mais elle nous montre sa capacité à surmonter les épreuves.
J'ai aimé le féminisme qui se dégage de ce livre, la critique sur la vie anglaise post seconde guerre mondiale et la place de la femme dans la société. Les combats de cette époque nous semblent lointains mais finalement assez fragiles.

J'ai aimé la vision de l'auteur sur le concept de famille, et d'amour filial quelle qu'en soit sa structure. Rien que sur ces deux thèmes, je trouve le livre très moderne et adapté à notre époque. 
Dans ses deux vies, l’héroïne a effectivement une relation privilégiée avec ses enfants, qu'elle construit progressivement. Sa bienveillance est un réconfort dans le monde actuel que je côtoie. La prise en charge de nos parents est aussi une thématique qui est abordée, entre sacrifice personnel et maison de retraite impersonnel, le choix reste inadapté quel qu’il soit. Son passage de fille à mère sur ce sujet est mis en miroir au fur et à mesure de son évolution de fille à mère puis grand mère. Sa relation avec son mari est aussi bien amenée, non édulcorée et loin des histoires d'amour traditionnelle. 

L'Italie est une destination qui  m'a toujours fait rêver, autant dire qu'un weekend à Florence me fait d'autant plus envie. L'ouverture sur le monde et la découverte culturelle a aussi une place majeure dans les 2 vies par la littérature ou l'art et l'architecture. Plein de moyens d'évasion, à notre hauteur finalement.

Le monde dans lequel elles évoluent n'est pas non plus un univers bisounours, notamment chez Pat, mais je retiens surtout un message de tolérance et d'espoir dans la vie de cette femme qu'elle soit réelle ou fantasmée.


Au total : Un coup de cœur pour ce livre très actuel au niveau des thèmes.

D'autres avis chez : Xapur, Nanet, Lune

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2/26 Lettre W : 352 pages

lundi 20 février 2017

"La horde du contrevent" d'Alain Damasio

Première lecture, ou plutôt relecture, de l'année pour moi dans le cadre de mon club lillois. J'avais découvert ce livre, 3 ans auparavant et il m'avait laissé un souvenir fort. Cette relecture a confirmé ces impressions !

Résumé


" Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu'un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s'y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d'eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. Imaginez qu'en Extrême-Aval ait été formé un bloc d'élite d'une vingtaine d'enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueules, leur vie durant, le vent jusqu'à sa source, à ce jour jamais atteinte : l'Extrême-Amont.
Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m'appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l'éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l'azur à la cage volante. Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l'ultime. "

Mon avis

J'ai savouré cette lecture tout du long. J'ai pu profiter de cette relecture, moins centrée sur le fil conducteur, pour mieux appréhender l'univers créé par Alain Damasio et notamment dans les "crones" et les "vifs" cherchant  et comprenant mieux les différents indices au fur et à mesure du récit.

La progression de la Horde, quête initiatique d'un groupe, m'a encore fasciné. Leur obstination, et leur cohésion tout au long de leur chemin malgré les obstacles pour cet objectif qui semble utopique fait la force de ce livre. On sent les fissures et l'esprit de solidarité qui passe au dessus pour faire face. Tous les métiers sont complémentaires et chaque membre apporte sa touche ce qui permet à la Horde d'être et de devenir celle qu'elle doit être.

Les caractères bien trempés de certains membres accompagnés de mode de narration "chorale" apporte une richesse dans le récit. On est charmé par Pietro, épaté par les connaissances d'Oroshi qui se révèle au fur et à mesure malgré un abord initial hautain, agressé par Golgoth chez qui la faille et l'humanité apparait au fur et à mesure.

On sent que l'auteur s'est amusé avec la langue française, que ce soit par le vocabulaire omniprésent autour du vent, et sa manière de le décrire en ponctuation ou par les joutes verbales de Caracole personnage à la fois fascinant et agaçant.
J'ai réfléchi à l’intérêt de l'écrit dans toute quête pour la transmission du savoir thème porté par Sov et à cette fin plus ouverte que ma première lecture ne m'avait donné l'impression.

Les discussion du club de lecture ont été de ce point enrichissante, notamment entre les fans (dont je faisais partie) et ceux qui n'avaient pas accroché au rythme, aux personnages ou à l'histoire en elle même, trouvant le l'univers ou les personnages assez froids et distants et sans empathie.

Au total : Une relecture qui m'a fait plaisir à la fois sur l'univers et sur les personnages riches et variés.
Un livre que je recommande pour une SF/Fantasy abordable !


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1/26 Lettre D 700 pages